Le paludisme ou la malaria est une maladie infectieuse causée par certaines espèces du parasite du genre Plasmodium qui sont transmises à l’homme principalement par les piqûres de moustiques anophèles femelles. Parmi les nombreuses espèces du parasite Plasmodium, seules quelques-unes peuvent causer le paludisme chez l’humain et une espèce en particulier provoque le plus grand nombre de décès à savoir l’espèce P. falciparum. La découverte du parasite causant le paludisme a été faite à la fin du 19^ème siècle par le médecin français Alphonse Laveran, quelques années plus tard le médecin anglais Ronald Ross découvrira que les moustiques sont le vecteur de transmission de la maladie.

 

Les premiers symptômes du paludisme sont ressentis généralement après plusieurs jours suite à une piqûre par un moustique porteur du parasite responsable de la maladie. Les symptômes du paludisme incluent une sensation de fatigue, de la fièvre, des frissons et des maux de tête, ces manifestations peuvent être accompagnées de vomissements, de douleurs musculaires, de diarrhées et d’une toux. Ces symptômes ne sont pas spécifiques au paludisme uniquement mais face à leur apparition dans un contexte de séjour récent dans une région endémique de la maladie, en particulier en Afrique subsaharienne, il est crucial de se diriger le plus rapidement possible vers une structure médicale afin d’établir un diagnostic et d’entamer un traitement antipaludique le plus rapidement possible.

 

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère le paludisme comme la maladie transmise par les moustiques la plus meurtrière au monde. Selon le dernier rapport sur le paludisme dans le monde réalisé en 2021 par la même organisation, le nombre de cas de paludisme s’élevait à 241 millions de cas dans le monde en 2020 et à 627 000 décès au cours de la même année. La grande majorité des cas et des décès sont enregistrés dans des pays d’Afrique subsaharienne où la maladie est endémique. Le paludisme est une maladie qui peut être évitée et traitée si les bonnes mesures sont appliquées, c’est dans ce sens que l’OMS a adopté une stratégie technique mondiale pour lutter contre le paludisme qui vise à réduire l’incidente et le taux de mortalité du paludisme d’au moins 90% d’ici 2030, à interrompre la transmission de la maladie dans au moins 35 pays et à prévenir sa réapparition dans tous les pays où elle a disparu.

 

La lutte contre le paludisme est un combat sur plusieurs fronts, il est nécessaire de combiner une série de mesures pour limiter l’incidence et la mortalité dues à la maladie. La lutte antivectorielle constitue un pan essentiel pour freiner la transmission, l’utilisation de la pulvérisation d’insecticides à effet rémanent à l’intérieur des habitations et des moustiquaires imprégnées d’insecticides sont deux des méthodes principales utilisées dans la lutte antivectorielle contre le paludisme. D’un autre côté, la prévention joue un rôle très important pour protéger les catégories de personnes à risque comme les femmes enceintes et les enfants lors des saisons endémiques dans certaines régions du monde, la vaccination ainsi que la chimiothérapie de prévention à travers l’administration de médicaments à effet préventif sont un second moyen de lutte contre le paludisme. Enfin, les outils de diagnostic et de traitement et leur disponibilité sont un facteur primordial pour prendre en charge les malades de manière optimale, le paludisme est une maladie qui se soigne et qui doit être diagnostiquée rapidement pour éviter les décès surtout chez les enfants de moins de 5 ans chez qui on enregistre le plus grand nombre de décès.

 

La journée mondiale de lutte contre le paludisme qui se tient le 25 avril de chaque année est une occasion pour faire le point sur les avancées de l’humanité dans la lutte contre cette affection. Le paludisme pose en effet de nombreux défis sur le plan médical principalement à cause de l’émergence d’espèces de moustiques résistantes face aux insecticides mais également en raison de la baisse à long terme de l’efficacité des médicaments utilisés actuellement. Le thème de cette journée pour l’année 2022 est : « Innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies ». La recherche et l’innovation sont les piliers de la lutte contre toutes les maladies dont le paludisme, développer de nouvelles approches innovantes pour combattre la maladie est une nécessité. L’un des apports majeurs de la recherche a été l’élaboration d’un vaccin antipaludique efficace, recommandé par l’OMS depuis octobre 2021 chez l’enfant dans les zones à transmission modérée à forte du paludisme. D’autres découvertes sont attendues dans les domaines de la lutte antivectorielle, des outils de diagnostic et des démarches thérapeutiques pour arriver à terme à éradiquer le paludisme.