Actualités et évènements
JOURNÉE MONDIALE DE L'ANOSMIE
Si l’anosmie est restée dans l’ombre durant de nombreuses années, la pandémie de la Covid-19 a projeté la lumière sur cette manifestation de la maladie qui constitue un réel handicap pour de nombreuses personnes et qui peut toucher les gens en dehors de l’infection par la Covid-19. L’anosmie désigne la perte totale de l’odorat, cette perte peut être présente dès la naissance (anosmie congénitale) ou apparaitre au cours de la vie à la suite d’un ensemble de facteurs. Le sens de l’odorat est très important pour la perception et l’interaction avec notre environnement, que ce soit pour apprécier différentes senteurs ou réagir face aux dangers (gaz, fumée, substances toxiques), la reconnaissance des odeurs est une faculté essentielle.
L’anosmie congénitale a une composante génétique et résulte le plus souvent d’une atteinte syndromique (syndrome de Kallmann De Morsier, syndrome CHARGE ou le syndrome de Johnson McMillin). Les anosmies acquises au cours de la vie peuvent être le résultat d’un traumatisme crânien où les fibres des nerfs olfactifs sont altérées, d’une infection virale comme la grippe ou d’une maladie neurodégénérative (maladie d’Alzheimer, sclérose en plaques).
Le diagnostic de l’anosmie repose sur l’identification des causes possibles de l’affection à travers un ensemble d’examens cliniques. Quand l’anosmie n’a pas une cause identifiée, on dit qu’elle est idiopathique. Un test de reconnaissance des odeurs à travers la dilution de substances odorantes permet de faire la distinction entre la perte totale et partielle de l’odorat.
Pour traiter l’anosmie, il faut agir sur la cause de l’atteinte quand cela est possible. En cas de dommage irréversible dans certaines régions du système olfactif, lors d’un accident par exemple, la perte de l’odorat est définitive. L’anosmie provoquée par des infections virales ou l’irritation des sinus peut être traitée par le recours à la rééducation olfactive et l’utilisation de vaporisateurs nasaux. Si l’anosmie est causée par une tumeur ou des polypes dans le nez, une intervention chirurgicale peut être envisagée.
Beaucoup de personnes souffrent toujours d’une perte de l’odorat après une infection par le virus de la Covid-19, et ce, même plusieurs mois après la guérison. L’étude de ce phénomène est toujours d’actualité et vise à rechercher les mécanismes sous-jacents qui provoquent l’anosmie après l’infection. À ce jour, les personnes ayant perdu l’odorat suite à une infection par la Covid-19 peuvent recourir à la rééducation olfactive qui consiste à entrainer son odorat en essayant de percevoir, même faiblement, des odeurs différentes.
La journée mondiale de l’anosmie est organisée annuellement à la date du 27 février pour faire connaitre cette atteinte très handicapante et dont beaucoup de personnes ont fait l’expérience au cours de la pandémie de la Covid-19. L’impact psychologique de l’anosmie peut parfois être très lourd, surtout que l’odorat nous ancre dans nos souvenirs à travers les odeurs perçues. La rééducation olfactive et les récentes recherches en médecine promettent toutefois de mettre au jour, au fil du temps, des démarches thérapeutiques innovantes et efficaces.