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L’HOPITAL UNIVERSITAIRE INTERNATIONAL CHEIKH KHALIFA A ORGANISE UNE JOURNEE PORTES OUVERTES SUR LE CANCER ET NUTRITION : QUE MANGER ?
Dans le cadre du programme « Oncodiet », le Casablanca Cancer Center, en collaboration avec le service nutrition de l’hôpital, a organisé le mercredi 04 septembre 2019, une journée d’éducation nutritionnelle au profit des patients atteints de cancer, sous le thème : Nutrition et Cancer : Que manger ?
D’après l’OMS, 30% des cas de cancer sont liés à de mauvaises habitudes alimentaires et sont, dès lors, évitables. Cette proportion atteint les 70% pour les cancers du tractus gastro-intestinal. Il s'agit probablement du deuxième facteur par ordre d'importance, après le tabagisme.
Selon le Guide Marocain en Nutrition, l’éducation nutritionnelle en cas de cancer joue un rôle capital pour favoriser une bonne alimentation en tenant compte du contexte socioéconomique et culturel. Elle doit aussi être conduite de façon à inciter la population à adopter des régimes alimentaires équilibrés et des modes de vie sains.
Que manger quand on est malade ? Quand on suit une chimiothérapie ou/et une radiothérapie ? Que faire pour prévenir les récidives ? Les questions que posent le plus souvent les patients atteints de cancer… A travers cet article, nous avons pu vous faire un petit récapitulatif de ce que les professionnels de la santé invités lors de la journée portes ouvertes sur le cancer et la nutrition ont partagé avec nous.
Règle n° 1 : Privilégier les fruits et légumes
Les fruits, les oléagineux, les légumes et les légumineuses comportent tous de nombreuses substances protectrices contre le cancer. En effet, pour bien grandir et mûrir, ces derniers doivent se protéger de nombreux agresseurs, Ils sont ainsi composés de phytochimiques qui leur permettent de se protéger. Les phytochimiques sont aussi les composants qui freinent les processus impliqués dans le cancer.
Pour suivre une alimentation saine et équilibrée en cas de cancer, il faudrait idéalement consommer au minimum 5 portions de légumes et fruits par jour en veillant à varier les couleurs : blanc, rouge-rosé, bleu, violet, jaune-orange, vert.
Certaines familles peuvent être privilégiées :
- La famille des crucifères : contiennent deux familles de composés exceptionnels qui contribuent à évacuer les substances cancérigènes avant qu’elles n’aient eu le temps de causer des dégâts dans l’organisme : les isothiocyanates (dont le sulforaphane, très connu) et les indoles.
- Les petits fruits colorés : Les fruits rouges (fraises, framboises, myrtilles, mûres…) participent à la détoxication du corps et permettent d’atténuer les lésions dues aux radicaux libres grâce à un phytonutriment : l’acide ellagique, de la famille des polyphénols. Ils sont riches aussi en anthocyanidines, proanthocyanidines et d’autres polyphénols aux propriétés anti-cancer.
Règle n° 2 : Utiliser les bonnes graisses
Notre alimentation est riche en graisses potentiellement inflammatoires (acide linoélique des huiles de tournesol, maïs, soja et les dérivés de la famille oméga-6) par rapport aux graisses neutres ou peu inflammatoires (acide oléique, acide alpha-linolénique et les dérivés oméga-3). Un milieu inflammatoire est en effet propice au développement du cancer. Les oméga-3 pourraient aussi avoir un effet positif directement sur les cellules cancéreuses.
L’huile d’olive serait naturellement anti-inflammatoire. De plus, plusieurs polyphénols de l’huile d’olive possèdent des propriétés anti-cancer. Cet effet serait dû notamment à deux des polyphénols de l’huile d’olive :
- L’oléocanthal qui, selon les études expérimentales, possède des vertus anti-oxydantes, anti-inflammatoires, neuroprotectrices et inhibitrices de la prolifération cellulaire…
- L’hydroxytyrosol, un puissant antioxydant qui présente aussi des propriétés antiprolifératives et anti-inflammatoires.
Règle n°3 : utiliser peu de sel et favoriser les aromates et les épices en cuisine
L’OMS limite la consommation journalière du sel à moins de 5g. L’ajout des épices permet de réduire la quantité de sel, sans perdre en saveur. L’ail, l’oignon, la ciboulette, l’échalote et le poireau contiennent des molécules soufrées qui contribuent à protéger les gènes de mutations délétères et pourraient réduire les risques de développer un cancer. L’ail possède en outre un effet protecteur spécifique contre les nitrites et les nitrosamines (des composés que l’on trouve dans les viandes trop grillées et les charcuteries). Les espèces de la famille Allium auraient aussi la capacité d’empêcher la croissance des cellules cancéreuses.
Les épices sont des sortes de concentrés de nutriments protecteurs (antioxydants notamment). Toutes sont bonnes à ajouter dans les plats mais deux d’entre elles se sont révélées expérimentalement particulièrement intéressantes contre le cancer, car elles ont en plus de fortes propriétés anti-inflammatoires : le curcuma (à travers la curcumine) et le gingembre.
Règle n°4 : bien choisir ses glucides
De nombreuses études montrent que l’explosion de la consommation de sucre contribue à l’épidémie de l’obésité et du cancer. Manger moins de sucre ajouté (sodas, biscuits, confiseries, bien sûr, mais attention aussi aux aliments ultra-transformés) et mieux choisir ses glucides permettraient ainsi de limiter les risques du cancer.
En gros, il s’agit de préférer les glucides qui ont un effet moins agressif sur le taux d’insuline, c’est-à-dire ceux dont l’index glycémique est bas, notamment : les céréales complètes, les légumineuses, les patates douces, etc…
Règle n°5 : boire du thé vert
Thés noir et vert sont tous deux très riches en antioxydants, mais le thé vert possèderait un atout supplémentaire contre le cancer car il contient de grandes quantités d’épigallocatéchine gallate (EGCG), un polyphénol. Le thé vert aide à la détoxication et permet de stopper la croissance du cancer. In vitro, l’EGCG inhibe ainsi la croissance de plusieurs lignées cellulaires cancéreuses (leucémies, cancers du rein, de la peau, du sein, de la bouche et de la prostate).
En pratique :
- Privilégier le thé vert japonais, plus riche en EGCG que le chinois.
- Laisser infuser pendant 8 à 10 minutes afin d’être sûr de profiter de ses propriétés anti-cancer.
- Boire tous les jours 3 tasses de 250 ml.
Règle n°6 : limiter la consommation de la viande rouge et des charcuteries
Le Fonds Mondial de Recherches sur le Cancer (WCRF) conseille de limiter la consommation de la viande rouge à moins de 500 g par semaine, c’est-à-dire pas plus de 2 fois par semaine. Dans les études d'observation, la viande rouge est associée à un risque modérément accru de cancers digestifs. Ce risque est plus prononcé avec la charcuterie, du fait de la présence de conservateurs (nitrates et nitrites), qui peuvent donner naissance en présence du fer à des composés cancérogènes, les nitrosamines.
Règle n°7 : réduire les molécules toxiques en privilégiant les modes de cuisson doux
Il existe des gestes protecteurs en cuisine qui renforcent les effets de l’alimentation préventive, cela se passe surtout au niveau de la cuisson. Cuire à haute température provoque la création de molécules toxiques pour le corps, telles que : N-nitrosés, hydrocarbures aromatiques polycycliques.
En pratique :
- Il faut privilégier la cuisson en Tajine, au four et à la vapeur autant que possible. Le wok, en permettant une cuisson courte, peut aussi être un mode intéressant.
- Si vous ne pouvez pas renoncer à la perspective d’un barbecue, mieux vaut faire mariner la viande avant dans de l’huile, du citron, des épices et des oignons et de l’ail.