Le côlon et le rectum constituent la dernière partie du tube digestif juste avant l’évacuation des résidus alimentaires à travers les selles. Le processus de digestion permet de décomposer les aliments pour absorber tous les éléments nutritifs nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme. Après leur passage par l’intestin grêle, les aliments cheminent le long du côlon et ses différentes parties où se passe l’absorption de l’eau et de certains éléments nutritifs et la constitution des résidus alimentaires qui doivent être évacués. Le rectum sert de réservoir pour les selles avant leur évacuation par l’anus, le côlon et le rectum constituent ce qu’on appelle le gros intestin.

 

Tout comme d’autres parties de l’organisme, le côlon et le rectum peuvent être touchés par plusieurs maladies dont le cancer. Les cancers qui touchent ces deux régions du corps sont regroupés sous l’appellation de cancers colorectaux. Un cancer correspond à la transformation progressive des cellules saines en cellules cancéreuses sous l’influence d’une multitude de facteurs qui altèrent l’ADN ce qui entraine une prolifération anarchique et incontrôlée des cellules malignes provoquant la formation d’une tumeur. Le cancer colorectal se développe le plus souvent à partir d’une tumeur bénigne appelée polype adénomateux ou adénome, l’évolution des polypes au cours du temps peut aboutir à un cancer colorectal.

 

La classification des cancers colorectaux se fait selon différents critères : nature des cellules à l’origine de la tumeur, localisation et étendue de la tumeur, présence ou non de métastases, etc. Comme pour de nombreux autres cancers, le diagnostic précoce de la maladie augmente considérablement les chances de guérison tout en réduisant la lourdeur des traitements. Certains facteurs comme l’âge, le régime alimentaire (surtout s’il est riche en viandes rouges et transformées et en graisses d’origine animale avec un manque de fibres), le mode de vie (tabagisme, consommation d’alcool, sédentarité), l’exposition à des agents polluants ou toxiques (notamment l’amiante), les antécédents familiaux et les facteurs héréditaires ainsi que la présence de certaines maladies chroniques de l’intestin augmentent les risques de survenue d’un cancer colorectal.

 

À partir de l’âge de 50 ans, il est essentiel de dépister régulièrement le cancer colorectal chez les hommes comme chez les femmes, et ce, même sans présence de facteurs de risque. La présence d’un cas de cancer colorectal chez un membre de la famille proche (parents, fratrie) surtout s’il est apparu avant l’âge de 50 ans, devrait mener à un dépistage encore plus précoce de la maladie et à une surveillance étroite chez le médecin traitant. Le dépistage du cancer colorectal se fait à travers une analyse des selles tous les 2 ans pour vérifier la présence de sang dans ses dernières, c’est un examen facile et non-invasif avec des avantages très considérables pour le dépistage précoce. Le recours à la coloscopie peut être nécessaire dans un deuxième temps en cas de suspicion d’une atteinte du côlon ou du rectum, elle permet un examen plus approfondi et offre la possibilité de prélever des tissus pour les analyser.

 

Le mois de mars de chaque année est dédié à la sensibilisation au dépistage du cancer colorectal sous l’étendard du ruban bleu. Le cancer colorectal constitue l’un des cancers les plus fréquents dans le monde, le dépistage précoce permet d’optimiser la prise en charge pour de meilleures chances de guérison. Le nouvel arsenal thérapeutique de la médecine moderne permet d’obtenir des résultats très encourageants en termes de traitement surtout lors des stades peu avancés. L’Hôpital Universitaire International Cheikh Khalifa s’est mobilisé pour la sensibilisation au dépistage du cancer colorectal lors de ce mois de mars notamment à travers l’organisation d’une journée portes-ouvertes pour sensibiliser le grand public à l’importance de cette pratique et diffuser des informations utiles sur le cancer colorectal.