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SEMAINE MONDIALE DU GLAUCOME
Le glaucome correspond à un endommagement des fibres composant le nerf optique en raison d’une augmentation de la pression intraoculaire. Les différentes parties de l’œil humain remplissent chacune une fonction déterminée, la lumière pénètre par la cornée et le cristallin avant d’arriver à la rétine pour être transformée en influx nerveux, le nerf optique transmet cet influx vers le cerveau qui interprète l’information visuelle. La pression intraoculaire augmente lorsque l’humeur aqueuse dans l’œil n’est pas évacuée correctement, l’humeur aqueuse est un liquide transparent qui fournit des nutriments notamment à la cornée et au cristallin et qui est par la suite évacué à travers le trabéculum, un filtre naturel qui évacue l’humeur aqueuse en dehors de l’œil.
Un défaut d’évacuation ou de filtration de l’humeur aqueuse entraine l’accumulation de ce liquide dans l’œil ce qui exerce une pression sur les différentes parties de cette organe, dont les fibres du nerf optique. Une forte pression intraoculaire engendre une destruction irréversible des fibres nerveuses et une altération de la vision. Les mécanismes d’apparition du glaucome permettent de différencier plusieurs formes de la maladie, la plus fréquente étant le glaucome à angle ouvert. Aussi dit glaucome chronique, le glaucome à angle ouvert évolue lentement sur plusieurs années sans donner de signes apparents d’altération de la vision, il est causé par une obstruction progressive des canaux d’évacuation de l’humeur aqueuse. La seconde forme de glaucome est le glaucome à angle fermé ou glaucome aigu qui survient brutalement et de manière douloureuse suite à une obstruction subite de la zone d’évacuation de l’humeur aqueuse. La dernière forme de glaucome, beaucoup plus rare, est le glaucome avec pression intraoculaire normale. Il existe également des glaucomes congénitaux qui apparaissent dès la naissance.
L’implication du facteur héréditaire dans l’apparition des glaucomes a été démontrée, cependant, d’autres facteurs de risque ont été mis en évidence à savoir : l’âge (en particulier après 40 ans), certaines affections chroniques comme l’hypertension artérielle et le diabète de type 2, la prise de corticoïdes et la présence d’une apnée du sommeil. Bien que les glaucomes soient fortement corrélés à l’augmentation de la pression intraoculaire, il n’est pas possible de définir un seuil de référence au-delà duquel les fibres du nerf optique seront endommagées, certaines personnes présentent des fibres nerveuses plus résistantes que d’autres et les manifestations des glaucomes sont à prendre au cas par cas. Il est important de ne pas confondre hypertonie oculaire (augmentation de la pression dans l’œil) et glaucome, on ne parle de glaucome qu’à la suite d’une altération des fibres du nerf optique qui survient principalement en raison d’une forte pression intraoculaire.
Les glaucomes, quel que soit leur type, entrainent des dommages irréversibles sur les fibres nerveuses, les traitements reposent sur la stabilisation de la pression intraoculaire à base de médicaments (collyres) qui doivent être pris à vie. Une intervention chirurgicale ou l’utilisation de la technique du laser peuvent être envisagées pour libérer le trabéculum et permettre une meilleure filtration de l’humeur aqueuse. Aucun traitement ne permet de restaurer la vision perdue à cause du glaucome, l’atteinte visuelle est généralement remarquée après des années d’évolution de la maladie dans les cas de glaucome chronique, la vision périphérique est touchée en premier et l’évolution de la maladie entraine une vision dite « tubulaire », comme celle qu’on a quand on regarde à travers un tube. Lors des premières phases de l’affection, la vision périphérique perdue peut être compensée par un effort des deux yeux qui comblent les lacunes visuelles, la maladie bien que présente ne donne alors pas de symptômes.
La semaine mondiale du glaucome se tient cette année du 06 au 12 mars pour insister sur les nombreux enjeux de cette affection. Le premier volet de cet événement mondial concerne le dépistage, détecter les glaucomes avant leur évolution et une altération conséquente de la vision est devenu possible grâce à la modernisation des techniques d’imagerie médicale, prendre rendez-vous chez un ophtalmologue de manière régulière, sans présence de troubles, est très important pour préserver la bonne santé des yeux et éviter toutes complications. Aujourd’hui il est devenu possible de freiner le développement des glaucomes si le dépistage est réalisé de manière précoce. Le second aspect essentiel de cette semaine est l’encouragement de la recherche scientifique pour développer de nouveaux traitements et peut-être même arriver un jour à restaurer les fibres nerveuses endommagées, les efforts dans ce sens ne manquent pas et augurent de futures découvertes prometteuses.