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VARIOLE DU SINGE, UNE ZOONOSE QUI SE TRANSMET DE L'ANIMAL À L'HUMAIN
Ces dernières semaines, une nouvelle maladie est venue défrayer l’actualité provoquant une multitude de spéculations et de théories parfois infondées chez le grand public. La maladie en question est la variole du singe, une infection virale dont les premiers cas furent décrits en 1970 dans la République démocratique du Congo, ce qui en fait une maladie ré-émergente plutôt qu’une affection d’un nouveau genre. On fait le point avec cet article pour éclaircir les idées et ôter le voile de confusion sur la variole du singe ou Monkeypox.
La variole du singe est une zoonose
C’est un terme que l’on entend de plus en plus souvent dans les débats médiatiques et ce depuis la détection des premiers cas du virus de la Covid-19, il s’agit de la zoonose. Mais qu’est-ce qu’une zoonose ? C’est tout simplement un groupe de maladies et d’infections transmissibles des animaux vertébrés vers l’être humain, est considérée comme zoonose toute maladie qui peut passer de l’animal à l’homme, l’Organisation Mondiale de la Santé fait état de plus de 200 types de zoonoses connues (à titre d’exemple : la rage, la grippe aviaire, la maladie à virus Ebola, la maladie de Lyme, …).
Les zoonoses peuvent avoir une origine virale, bactérienne, fongique ou parasitaire, la transmission infectieuse peut se faire par contact direct avec des lésions ou des sécrétions biologiques animales contaminées comme elle peut se faire de manière indirecte par le biais de vecteurs : consommation d’une eau contaminée, insectes, contact avec un objet ou une surface portant l’agent infectieux. Plus les contacts animaux/humains sont élevés et plus le risque de zoonoses augmente, l’urbanisation et la destruction de l’habitat naturel des animaux constituent dans ce sens des facteurs en faveur de l’élévation du nombre de zoonoses.
Qu’est-ce que la variole du singe ?
La variole du singe ou orthopoxvirose simienne est une zoonose virale causée par le virus du nom d’orthopoxvirus simien. La maladie est principalement rencontrée dans les régions tropicales humides en Afrique du Centre ou de l’Ouest et peut être exportée vers d’autres endroits. La variole du singe est apparentée à la variole humaine puisqu’elle provoque des symptômes similaires mais plus bénins. La maladie bien que désignée par variole du singe peut être transmise à l’homme par de nombreux animaux sauvages dont les rongeurs et les primates.
La variole du singe n’est pas une maladie nouvelle qui vient tout juste d’être découverte, sur le plan historique, la découverte du virus de la variole du singe fut faite en 1958 au Danemark en analysant des lésions survenues chez des macaques en captivité. Le premier cas humain fut découvert en 1970 chez un enfant dans la République démocratique du Congo, d’autres cas surviendront tout au long des décennies suivantes de manière occasionnelle dans les pays endémiques mais la maladie reste toutefois rare.
En mai 2022, l’OMS fait état de plusieurs cas de variole du singe détectés dans différentes régions du monde notamment en Europe et en Amérique qui sont des régions non-endémiques de la maladie. L’abandon de la vaccination antivariolique depuis l’éradication du virus de la variole humaine en 1980 est l’un des facteurs avancés pour expliquer cette réémergence de la maladie.
Transmission interhumaine et symptômes de la maladie
La variole du singe peut se transmettre d’un humain à un autre par diverses voies, le contact étroit avec une personne infectée, des lésions cutanées, les liquides organiques, les gouttelettes respiratoires ou des objets contaminés sont autant de voies de transmission.
Bien que la variole du singe soit apparentée au virus de la variole humaine, ces symptômes sont généralement moins graves et regroupent : une sensation de fièvre, de la fatigue, le gonflement des ganglions lymphatiques, un syndrome pseudo-grippal, l’apparition de lésions cutanées qui concernent principalement le visage et les extrémités. La période d’incubation du virus varie d’une personne à l’autre (de 5 à 21 jours), la fièvre constitue le premier symptôme de la maladie et les lésions cutanées n’apparaissent qu’après une période de 1 à 3 jours.
Diagnostic et traitement de la variole du singe
Le diagnostic de la variole du singe repose sur l’observation du tableau clinique de la maladie et l’élimination des autres pathologies éruptives provoquant des symptômes se rapprochant de ceux de la variole du singe (varicelle, rougeole, allergies médicamenteuses, …). La réaction en chaîne par polymérase plus communément connue sous le nom de test PCR est le seul moyen pour confirmer le diagnostic de la maladie à travers l’analyse des échantillons, le prélèvement sur les lésions cutanées constitue la meilleure façon d’acquérir des échantillons diagnostiques.
La variole du singe est une maladie qui guérit généralement de manière spontanée sans traitement particulier, les médicaments administrés visent à réduire uniquement les symptômes et n’ont pas une action antivirale. Un seul agent antiviral du nom de tecovirimat est actuellement en cours d’étude et d’observation, cet agent a reçu l’unique homologation de l’Agence européenne des médicaments et d’autres études sont à suivre. Rappelons également que la vaccination antivariolique a démontré une efficacité de 85% quant à la protection contre la variole du singe.