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InfoSanté : Tout savoir sur le choléra
Suite aux dernières nouvelles concernant la réémergence du choléra en Algérie et vue la proximité géographique avec le Royaume, l’équipe InfoSanté, en collaboration avec notre gastro-entérologue, le Docteur Youssef Bennani, a pensé à vos préoccupations et répond à tous vos questionnements. Le but de cet article est de tout savoir sur cette maladie désormais curable, allant de la définition, les différentes voies de transmission, les symptômes jusqu’au traitement.
Il est à noter qu’aucun cas n’a été signalé jusqu’alors au Maroc. Aussi, le Ministère de la Santé a-t-il déployé toutes les ressources nécessaires en prenant des mesures anticipatives et préventives afin de bien cerner toute propagation de l'épidémie du choléra.
Suite au renforcement des dispositifs de surveillance et de vigilance, tous les centres hospitaliers, les laboratoires et aéroports du Royaume sont aujourd’hui bien disposés à détecter un cas de choléra et à réagir en conséquence.
Définition
Le choléra est une infection intestinale provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par la bactérie Vibrio cholerae. La maladie touche 0,3/1000 habitants dans les contextes d’endémie et jusqu’à 20/1000 habitants pendant les épidémies. Au cours de la période 2010-2017, le choléra a continué à sévir dans le monde avec de vastes épidémies, comme celles survenues à Haïti et au Yémen, et des vagues de maladie endémique dans les zones situées en Afrique sub-saharienne et en Asie du Sud-Est.
Voies de transmission
Le choléra est transmis par l'eau et les aliments contaminés. Les importantes épidémies sont généralement provoquées par une source d'eau contaminée. Ce n'est que rarement que le choléra se transmet par contact direct de personne à personne. Les coquillages et le plancton marins sont les principaux réservoirs de V. cholerae. Certaines souches peuvent également survivre longtemps dans l'eau douce. Les sujets asymptomatiques (qui portent le germe sans développer de symptôles) jouent un rôle important comme porteurs de V. cholerae, favorisant la propagation d'épidémies lors de leurs déplacements. La transmission est donc hydrique ou interhumaine : eaux polluées, produits marins contaminés, fruits et légumes arrosés, mains sales (toilette et transport des cadavres, repas).
Quels sont les symptômes ?
Après une incubation qui ne peut prendre que quelques heures (jusqu’à quelques jours), apparaissent les symptômes habituels suivants :
- violente diarrhée aqueuse avec des vomissements abondants en « jet » entrainant rapidement une déshydratation. Le nombre d’émissions est de 10 à 50 par jours. Des crampes abdominales peuvent également survenir.
- absence de fièvre (signe négatif important)
- en l’absence de traitement la déshydratation entraine une chute de tension, un collapsus cardiovasculaire pouvant causer un décès.
Il est à noter qu’il existe des formes asymptomatiques (absence de symptômes) du choléra.
Toutefois, si vous remarquez l’un des symptômes, veuillez consulter votre médecin ou sinon dirigez-vous aux urgences les plus proches.
Diagnostic
- Il faut y penser en période épidémique
- Le diagnostic de certitude repose sur la coproculture (réalisé à partir d’un prélèvement des selles), un antibiogramme doit être réalisé pour isoler les premières souches.
Quel est le traitement et la prévention ?
Le traitement consiste à compenser les pertes d’eau et d’électrolytes en administrant rapidement au malade des sels de réhydratation par voie orale. Lorsque la déshydratation est sévère, la réhydratation se fait par voie intraveineuse.
Une antibiothérapie probabiliste doit être débutée par doxycycline. La ciprofloxacine, l'érythromycine, l'azithromycine, le sulfamethoxazol + trimethroprime sont des alternatives. La guérison est obtenue dès la 72ème heure.
Le choléra ne revêt plus le caractère mortel et fataliste d’autrefois. Aujourd’hui, grâce à l’évolution de la médecine, le choléra peut être considéré comme une maladie guérissable, comme mentionné un peu plus haut, dans les 72 heures quand elle est correctement diagnostiquée et prise en charge.
Ainsi, on peut dire que les principaux leviers pour combattre le choléra à long terme sont l’amélioration de l’assainissement des eaux et des conditions d’hygiène. Au niveau individuel, le lavage des mains constitue la mesure la plus simple et la plus efficace pour s’en prévenir.